À L’ORIGINE DE L’ÉCONOMIE : LES BESOINS
LA CONCEPTION ÉCONOMIQUE DES BESOINS
Le besoin est une sensation de manque ou d’inconfort qui s’accompagne du désir de le faire disparaître. L’intensité de l’énergie dépensée pour combler le manque étant proportionnelle à l’intensité du manque ressenti.
L’économie naît de l’existence de besoins.
On distingue :
- les besoins primaires : ceux dont la satisfaction est indispensable à notre survie, comme manger, boire, dormir, se loger, se vêtir ;
- les besoins secondaires : ceux dont la satisfaction contribue à notre bien-être sans être indispensable à notre survie. Ils sont créés par la société dans laquelle nous vivons et peuvent donc varier selon les époques, les lieux, les milieux sociaux. Exemples : besoin de mobilité, d’appartenance, confort…
Cette vision économique est simple, voire simpliste, en assimilant tous les besoins non vitaux à une intensité comparable, sans hiérarchie. La pyramide de Maslow, elle même non exempte de défaut, hiérarchise néanmoins les besoins par catégories, selon le principe qu’un besoin de catégorie supérieure dans la hiérarchie ne saurait être assouvi si les besoins de catégories inférieures ne le sont pas eux mêmes.

UNE RÉPONSE AUX BESOINS : LES BIENS PRODUITS PAR L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
C’est par la consommation de biens que nous pouvons satisfaire nos besoins. Le bien est ici un moyen de répondre au besoin identifié, pas le besoin. Ainsi, personne n’a besoin d’essence, mais de mobilité. L’essence est un moyen par lequel l’agent répond à un besoin.
Biens libres/biens économiques
les biens libres : ils sont disponibles gratuitement, sans que l’intervention de l’homme soit nécessaire. Ils sont abondants naturellement (l’air, le soleil, une plage publique, l’eau d’une source…) ;
les biens économiques : ils nécessitent un travail humain pour être produits, il faut payer pour se les procurer et ils sont disponibles en quantités limitées (il s’agit de tous les produits et services fabriqués et vendus).

Les biens économiques sont également distingués en fonction de leur caractère tangible :
Les biens sont tangibles (on peut les toucher) et stockable : un smartphone
Le service, non tangible, non stockable : une coupe de cheveux,
Les biens peuvent être classés en fonction de leur durabilité :
les biens non durables (biens qui se détruisent lorsqu’on les utilise, comme les biens alimentaires) ;
les biens semi-durables (biens qui se détruisent par une utilisation régulière, comme les vêtements) ;
les biens durables (biens dont la durée de vie peut être très longue, comme les biens d’équipement).
De même, on peut distinguer les biens en fonction de leur finalité:
- les biens de production, destinés aux entreprises pour la production d’autres biens et services, outillage, robotique etc,
- les biens de consommation sont ceux qui satisfont le besoin du consommateur final (grand public) .
L’essentiel de nos besoins, qu’ils soient primaires ou secondaires, est ainsi satisfait par la consommation de biens économiques.
L’ÉCONOMIE, L’ART DE FAIRE DES CHOIX FACE À LA RARETÉ
Afin de consommer des biens et services permettant la satisfaction de leurs besoins, les individus (et également les entreprises et l’État) utilisent les ressources qu’ils ont à disposition. Ces dernières sont de natures diverses : humaines, matérielles, financières, naturelles. Elles sont en outre toutes limitées et c’est pourquoi on les qualifie de rares (on parle alors de « rareté des ressources »).
Tout agent économique évolue de plus dans un environnement contraint : revenu, temps, espace, information. Par exemple, les niveaux de revenus brident une capacité à investir ou à consommer. Un agent peut devoir agir dans l’urgence sanitaire (développer une solution de click and collect en période de confinement), une entreprise contrainte dans son développement par une demande trop distante de son point de vente, ou ne pas avoir accès à une technologie brevetée (information).
Cette situation, constituant le problème économique des individus, implique que tous les besoins ne peuvent être satisfaits et que des choix doivent être faits. Les besoins sont ainsi concurrents entre eux puisque la satisfaction de l’un nécessite d’utiliser des ressources qui ne seront plus disponibles pour la satisfaction d’autres besoins. Cette concurrence entre les besoins contraint les individus à hiérarchiser leurs besoins (c’est-à-dire à les classer par ordre de préférence) afin de déterminer ceux qu’ils satisferont en priorité. En économie, le fait de réaliser de tels choix sous contrainte s’appelle un arbitrage.
Dans cet environnement imparfait, la plupart des acteurs économiques,sont donc face à des objectifs contradictoires dont des conséquences avantageuses ou néfastes peuvent s’en suivre. Sans compter celles qu’on ne peut anticiper mais qui pourraient bien survenir. Il s’agit alors de faire le meilleur compromis possible, en évaluant sur un mode rationnel les coûts induits par la décision face aux avantages qu’elle apporte, tout en intégrant la dimension court terme et moyen ou long terme, ce qu’on peut schématiser sous l’expression coût/opportunité.
L’économie est la science qui étudie les choix à faire afin de satisfaire nos besoins compte tenu de la rareté des ressources.
LES ACTEURS ÉCONOMIQUES

Les ménages
Un ménage est l’ensemble des occupants d’un même logement sans qu’ils soient nécessairement unis par des liens de parenté.
Insee
Le nombre de ménages augmente depuis 40 ans, à un rythme supérieur à celui de la population nationale.


Cependant leur taille diminue régulièrement (moins d’enfants, plus de séparation, moins de cohabitation intergénérationnelle).

Un ménage a deux grands types d’activités au sein de l’économie :
- la consommation de biens et de services afin de satisfaire ses besoins ;
- la participation à la production en contrepartie d’un revenu.
Un ménage doit choisir comment utiliser son revenu :
- entre différents postes de consommation, plus ou moins contraints ou pré-engagés(le transport, l’alimentation, le logement, loisirs…)
- entre la consommation et l’épargne. La consommation implique une satisfaction immédiate d’un besoin, l’épargne est une consommation différée. Les ressources financières seront affectées ultérieurement à l’acquisition d’un bien économique, ou visent à répondre à un besoin de sécurité face un environnement incertain.
Les sociétés non financières
La France compte près de 4 millions de sociétés non financières en France, principalement dans les services marchands. Bien que plus de 90% des structures soient des TPE, l’emploi se réparti à 80% dans les grandes entreprises, ETI et PME. Ces entités génèrent plus de 1 000 milliards d’Euros de valeur ajoutée.

L’entreprise de droit privé se définit par une fonction économique de production de bien et de services marchands, qui induit un but lucratif, à savoir la recherche d’un gain, d’un bénéfice. La finalité principale d’une entreprise est de réaliser du profit.
Celui-ci correspond aux fonds disponibles pour l’entreprise, une fois qu’elle s’est acquittée de ses charges et qu’elle a rémunéré les parties prenantes : actionnaires, salariés.

Les bénéfices générés permettent à la structure d’assurer sa pérennité (sa capacité à maintenir son activité de façon durable), à la fois par sa solvabilité et sa capacité à investir sur un marché concurrentiel.

Une entreprise réalise plusieurs opérations économiques :
- la production de biens et de services marchands : les biens sont des produits matériels (une voiture, un smartphone) tandis que les services sont des activités (réparation de voiture, soin dentaire, nettoyage…)
- l’investissement : achat de biens de production, c’est-à-dire de biens permettant de produire et restant durablement dans l’entreprise (mobilier, machine-outil, local…) ;
- l’acquisition de matières premières et de main-d’œuvre.
Chaque bien et/ou service proposé par l’entreprise est échangé sur un marché. Le marché est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande relatives à un produit. C’est le lieu où se déterminent les prix et les quantités échangés. Offreurs et demandeurs viennent échanger des biens et des services en échange de monnaie, or c’est sur le prix versé par l’acheteur que l’entreprise peut assurer le paiement des dépenses qu’elle a engagé. Elle ne dispose pas d’autres ressources propres que son CA. L’entreprise doit donc identifier le marché sur lequel elle intervient (générique, géographique etc), évaluer ses tendances et son potentiel de croissance, ses concurrents etc.
Exemple: Le marché de l’automobile, du streaming, des matières premières, de l’habillement, de l’équipement de la maison…
Les institutions financières
Les institutions financières sont des sociétés financières qui ont pour fonction principale de financer les agents économiques. Ce sont les banques et les institutions de crédit mais également les assurances.
Les institutions financières produisent des services comme :
- la mise à disposition de moyens de paiement et la gestion des comptes bancaires ;
- l’octroi de crédits (prêts) ;
- la gestion de l’épargne.
Les clients des banques sont les autres acteurs économiques : ménages, entreprises, État… et banques ! Ce sont tous les acteurs économiques qui ont besoin de moyens de paiement, veulent placer de l’argent ou au contraire ont besoin d’emprunter pour financer leur activité.
L’Etat
L’Etat est une forme que la société adopte pour s’organiser et se gérer, en lui attribuant l’ensemble des pouvoirs d’autorité et de contrainte collective que la nation possède sur les citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce qu’on appelle l’intérêt général.
Traditionnellement, les missions régaliennes de l’État consistent à assurer la sécurité intérieure (police), la sécurité extérieure (armée), à rendre la justice et à émettre la monnaie. Ses fonctions ont ensuite évolué pour prendre en compte deux problèmes posés par l’économie de marché : l’existence des externalités de marchés et une demande pour des biens collectifs. Par la suite, l’Etat devient responsable de la croissance économique qu’il doit réguler et du bien être social qu’il doit assurer.
L’Etat va ainsi sécuriser d’une part le fonctionnement du marché (lieu d’échanges des biens entre les agents économiques) en garantissant le respect de la propriété, des contrats.
Il va réguler l’économie (en cas de crise par exemple), et redistribuer les richesses pour s’assurer que chacun puisse bénéficier de l’activité économique.
Il va également suppléer aux défaillances du marché qui ne peut pas prendre en compte la totalité des biens (comme l’éclairage public, les trottoirs les routes etc).

L’Etat produit ainsi des biens et des services non marchands, tels que le système éducatif public, qui permet ainsi aux individus d’accéder à une formation gratuitement ou en échange du paiement d’un droit d’inscription très inférieur aux frais de fonctionnement des établissements scolaires.
Plusieurs administrations peuvent intervenir dans la production de ces services publics non marchands
- les administrations publiques centrales (le ministère de la Justice, par exemple) ;
- les administrations publiques locales (régions, communes…) ;
- les administrations de Sécurité sociale.

Par exemple, 2015, l’Etat français a signé, comme 195 pays l’accord de Paris sur le climat, s’engageant ainsi à atteindre 17 objectifs pour lutter contre le réchauffement climatique. La réalisation de ces objectifs conduit ainsi la politique de l’Etat au niveau de l’ensemble de ses échelons (central, local…).

Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM)
Les ISBLSM (institutions sans but lucratif au service des ménages) ont pour fonction principale de produire des services non marchands destinés aux ménages à partir de cotisations volontaires (adhésions ou des dons des membres). Ces organisations de la société civile recouvrent donc un large espace, distinct, de l’Etat à l’intérieur duquel les citoyens exercent des activités autonomes, collectives et structurées. Par nature, la société n’est pas homogène, ces organisations illustrent donc la diversité de ses acteurs et son dynamisme.
Le poids économique des organisations de la société civile est considérable en France: 1 salarié sur 10 travaille dans le secteur associatif, qui représente 80 milliards d’euros, soit 3,5% du PIB, à savoir autant que l’agriculture et l’agro-alimentaire réuni.
Le domaine d’intervention est très vaste : éducation, médico-social, caritatif, religion, sport, défense des droits, culture, loisirs, etc

Merci à vous, au plaisir
J’ai aimé cette page car intéressant et complète merci