Management

Management et évolution des modes de vies

Un nouveau rapport au travail

Le travail n’est plus au bureau

Le développement du cloud permet de dissocier le travailleur de son lieu de travail, et favorise l’émergence des espaces de travail flexible. Ce terme regroupe à la fois le télétravail et les bureaux partagés,  qui répondent à une double problématique : les entreprises souhaitent optimiser les taux d’occupation de leurs locaux, les salariés souhaitent réduire le temps qu’ils passent dans les transports ou ne plus être contraints de vivre près de leur lieu de travail. L’épidémie de Covid a amplifié cette dynamique, avec des salariés qui préféreront rester chez eux pour les tâches qui demandent de la concentration et du calme, et viendront au bureau pour la coopération, les échanges et les prises de décision.

Le télétravail

Le télétravail désigne toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication.

Le télétravail suscite de l’intérêt dans toutes les générations : les jeunes, qui maîtrisent parfaitement les outils digitaux et ont une relation au travail très moderne, les salariés en milieu de carrière avec des enfants, les seniors qui veulent avoir plus de souplesse d’organisation et plus de temps libre. 

La mise en œuvre du télétravail peut se révéler bénéfique pour l’ensemble des parties. Les travailleurs peuvent ainsi gagner en souplesse dans l’organisation de leur travail et ainsi mieux concilier vie privée et vie professionnelle. Les organisations développent leur attractivité et fidélisent davantage leurs collaborateurs.. Ainsi « L’équilibre des temps de vie est le troisième critère pris en compte par les candidats dans le choix de leur employeur, (…) Proposer du télétravail est donc un vrai plus en termes d’attractivité. » Un moyen aussi de renforcer l’engagement. « Un salarié à qui on accorde le télétravail le prend comme une chance. Il aura donc à cœur de montrer qu’on a eu raison de lui faire confiance. » Source

Par ailleurs,dans les années 1980, un employeur prévoyait, comme espace de travail, 18 m2 par personne et 110 postes pour 100 salariés, afin d’accueillir consultants, visiteurs et stagiaires. Fin 2019, ces ratios étaient tombés à 11 m2 par personne et 80 postes pour 100. Le télétravail devrait encore faire baisser le nombre de postes par la mutualisation des postes de travail, c’est-à-dire la fin du bureau attitré et le règne de ce que l’on appelle le « flex office », où l’on range tout le soir pour s’installer ailleurs le lendemain. source

Le coworking

Le coworking, espace de travail partagé ou parfois bureaux partagés est un type d’organisation du travail qui regroupe deux notions : un espace de travail partagé, mais aussi un réseau de travailleurs encourageant l’échange et l’ouverture. 

Ce type de tiers lieu, qui n’est ni un bureau, ni son domicile, s’est popularisé avec le développement de nouvelles formes de travail, comme les free-lance (qui exercent en indépendant pour différents prestataires), les professions libérales, le télétravail et la digitalisation des tâches. Le coworking offre ainsi à ces travailleurs nomades et digitaux un espace de socialisation professionnelle, nécessaire pour éviter l’isolement et une barrière physique entre le travail et le domicile.

Le management : à la recherche d’un équilibre entre autonomie et contrôle

Le numérique, par sa dimension collaborative, nomade et horizontale, bouscule les cadres et organisations rigides placées dans un fonctionnement strictement hiérarchique, avec une lassitude des salariés pour leur N+2/N+3 etc. Le développement d’un management de proximité s’est ainsi révélé nécessaire, à la fois pour répondre aux attentes des salariés et à l’évolution du rapport au travail nomade. En effet, le management doit veiller à la fois à faire adhérer à la stratégie, à la conduite d’équipe, au soutien du collectif de travail, mais aussi accompagner le développement des collaborateurs, tout en s’assurant de la réalisation des objectifs et des résultats.

Le management de proximité se situe au niveau opérationnel. Par proximité, on entend ainsi la proximité du terrain mais aussi de ses équipes avec lesquelles ils échangent et communiquent beaucoup, par l’écoute et de l’empathie. Ce management, de nature transversal, permet également l’accompagnement du travail en projet et du management par objectif. Pour ce dernier, les objectifs sont déterminés avec les collaborateurs et ormulés à la fois au niveau quantitatif et qualitatif. L’état de l’avancement de leur poursuite fait ensuite l’objet d’un feedback régulier et non de rapports de gestion.

Le télétravail : un changement d’approche managérial

Ainsi, la mise en œuvre du télétravail doit cependant suivre quelques principes pour être efficace.

Organiser les plages de télétravail

L’organisation doit développer des règles de fonctionnement: les plages de joignabilité et points de rendez-vous téléphoniques ou en visioconférence, les règles de consultation auprès de ses collègues avant de poser un jour de télétravail mobile, le jour qui ne peut pas être télétravaillé pour permettre à l’équipe de se réunir physiquement…

La mise en place d’un management par objectifs

Le management par objectif implique la communication d’objectifs clairs, individuels et collectifs. Ces objectifs doivent être évaluables. Il implique aussi de gérer des collectifs temporaires amenés à se dissoudre à moyen terme.

Favoriser les contacts personnels et le travail collaboratif

Le télétravail ne doit pas aboutir à un isolement de l’individu. Il doit ressentir être partie intégrante du groupe. La communication est basée à 80% sur la communication non verbale, le contact par téléphone, RSE plutôt que par mail est à privilégier. L’adoption de l’agenda électronique partagé par l’ensemble des collaborateurs et managers permet de connaître les disponibilités des différents membres de l’équipe et d’organiser des réunions physiques ou à distance ad hoc avec plus d’efficacité. De même la mise en commun d’informations et données pouvant servir à l’ensemble de l’équipe sur un serveur partagé, un forum de discussion permettant aux collaborateurs de s’entre-aider sous forme de questions-réponses accessibles à tous facilite le travail d’équipe.

Lâcher prise sur les horaires

La clé du succès du travail à distance est le contrat de confiance qui s’instaure entre le responsable, le collaborateur à distance et son équipe. Dans la limite des contraintes de chaque activité, l’organisation doit accepter une certaine flexibilité dans leurs horaires de travail à distance.

De nouveaux business model pour répondre aux nouveaux modes de vie

L’émergence de l’éco-consommation

L’éco-consommateur est un « consom’acteur », c’est-à-dire un acteur qui se veut responsable dans son acte de consommation. Cette responsabilité se manifeste dans les critères de choix qu’il va développer face à un produit, une entreprise, un service, etc.

Ses critères relèveront tout particulièrement du développement durable, de la gestion rationnelle des ressources et de la protection de l’environnement. L’éco-consommateur favorisera ainsi les produits fabriqués localement, les produits issus de l’agriculture biologique, les produits sans emballage ou avec emballage recyclé et recyclable, les entreprises engagées dans le durable, etc.

Le partage plutôt que la production : l’économie collaborative

L’économie collaborative est un phénomène par lequel les consommateurs partagent sous une forme gratuite ou payante l’usage de biens ou services. L’appariement entre l’offre de biens ou de services et la demande est souvent réalisée par un intermédiaire, telle une plateforme web.

La montée des problématiques environnementales et du développement durable est également un facteur de développement de cette économie, mais aussi les perspectives de croissance faible, le renouveau du rapport à la propriété sans oublier le désir de placer l’individu au cœur de la société.

On peut citer parmis les principaux secteurs : 

  • le logement (AirBnB)
  • les transports (Blablacar, Captain train…)
  • l’alimentation (AMAP)
  • le textile (Vinted)

L’usage plutôt que la propriété : l’économie de la fonctionnalité

Le consommateur souhaitant consommer autrement va satisfaire son besoin par l’usage sans forcément acquérir le produit lui permettant de le satisfaire. Michelin facture les kilomètres parcourus par les camions équipés de ses pneus au lieu de les vendre, Xerox ou Lexmark facture les photocopies à l’unité, au lieu de vendre ou de louer les machines.  

L’économie de fonctionnalité remplace donc la notion de vente du bien par celle de la vente de l’usage du bien. D’un point de vue juridique, le contrat n’est plus un contrat de vente, qui implique un transfert de propriété et donc du risque de panne à l’acquéreur, mais un contrat dont l’objet est la mise à disposition d’un bien. L’entreprise qui vendait un produit vend désormais un service, souvent appelée solution.

Dans le cadre de l’économie de la fonctionnalité, l’entreprise reste donc propriétaire du bien utilisé par le consommateur. Ceci implique donc un revirement stratégique pour l’entreprise, qui doit intégrer dès la conception une durabilité accrue, une réparabilité du bien et son réusage. L’entreprise a donc tout intérêt à retarder au maximum l’obsolescence de ses produits. L’économie de la fonctionnalité intègre donc une démarche d’économie circulaire, avec la prise en compte du cycle de vie du produit.

Bénéfices pour l’entreprise

  • Concilier intérêt économique et responsabilité écologique.
  • Vendre plus de valeur ajoutée et vaincre la résistance au prix
  • Faire face à l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières en consommant moins
  • Faire face à une concurrence en communiquant plus sur ses valeurs responsables
  • Être acteur du changement de notre société, avec un positionnement durable.

Adopter un mode de production responsable : l’écoconception

C’est une approche qui s’est développée à partir des années 1990 en Europe du Nord, qui part du constat que tout produit ou process impacte son environnement. En sachant mesurer le mieux possible cet impact, il sera alors possible de mieux choisir sa consommation : la réduire, la modifier.​

Les axes prioritaires de l’éco conception sont  la recherche de matière renouvelable au détriment des non renouvelables, la réduction de la consommation énergétique, la réduction de l’effet de serre, des pollutions (eaux, sols, air…), la réduction de la pénibilité du travail, la certification reconnue d’écolabel.

Une des premières méthodes utilisées en écoconception a été l’Analyse du cycle de vie du produit. L’analyse du cycle de vie produit (ou ACV) permet la prise en compte des facteurs  environnementaux et sociétaux sur toute la durée de vie d’un produit à savoir :

  • avant sa consommation : pendant sa conception (choix des matériaux), sa fabrication (choix des processus de fabrication, des emballages), sa distribution (transport) ;
  • pendant sa consommation (mode d’utilisation) ;
  • après sa consommation (recyclage, récupération…).

L’écoconception permet à la fois :

une analyse du cycle de l’objet de ses composantes (choix des matériaux, gestions des pollutions et déchets générés) ;

une recherche de la dématérialisation du produit (produit démontable, recharge, services annexes), de sa modularité (parties modulables du produit, mise à jour), de sa durabilité (allongement de la durée de vie du produit) ;

Cette analyse complète permet ainsi d’évaluer la valeur étendue du produit : le produit lui-même mais aussi ses composants, sa consommation et sa fin de vie.