Les acteurs, limités par leurs ressources, qu’elles s’expriment en termes financiers, de compétences et temps, se sont peu à peu spécialisés dans une production basée sur une aptitude ou des ressources qui leur étaient propres (guerriers, agriculteurs, forgerons…) mais aussi en fonction des ressources de leur environnement (agriculture en plaine, pêche en bord de mer etc). Mais étant spécialisés, ils ont dû se procurer auprès de nouveaux acteurs les biens qu’ils ne produisaient plus, développant des échanges.
LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES ENTRE DES AGENTS SPÉCIALISÉS
LES CHOIX ÉCONOMIQUES ET LA SPÉCIALISATION
Au sein d’une économie, les agents économiques ne produisent pas tous les biens et services nécessaires à la satisfaction de leurs besoins. Ils sont contraints d’effectuer des choix économiques et de se spécialiser dans certaines activités. Cette spécialisation est déterminée par des ressources, des compétences propres à l’environnement de l’agent. Les revenus tirés de ces activités (la fabrication d’un produit, travailler pour une entreprise, etc.) permettent ensuite aux individus de consommer les biens et services proposés par d’autres.
Les bénéfices de la spécialisation
Les gains de productivité :
La productivité du travail compare la production réalisée à la quantité de travail nécessaire pour réaliser cette production. Plus on fait, plus on apprend, plus on est efficace, donc productif en bénéficiant d’effet d’expérience. L’expérience peut être définie comme l’ensemble des connaissances concrètes acquises par l’usage et le contact avec la réalité. Ainsi plus l’entreprise produit d’unités, plus elle développe des compétences comme la formation des salariés, les technologies, le matériel et l’organisation du travail; ce qui lui permet d’optimiser sa combinaison productive.
Les économies d’échelles
L’entreprise réalise des économies d’échelle lorsque l’augmentation de la quantité produite ou distribuée permet de réduire le coût de production unitaire. Pour simplifier, l’entreprise doit, pour produire un bien ou un service, assumer des coûts. Le volume de ces coûts peuvent varier en fonction des quantités produites (matières premières), d’autres ne varient pas. Ces charges fixes sont donc à répartir entre le volume de bien/services produits. Plus les quantités augmentent, plus l’impact des charges fixes sur le coût de production diminue.

Les gains à l’échange via le développement d’un avantage comparatif
L’agent est en mesure de produire des biens de meilleure qualité et moins cher, l’ensemble des agents ont donc intérêt à se spécialiser dans le domaine où il a développé un avantage comparatif pour s’échanger des biens qu’ils ne pourraient pas produire eux même à un coût/qualité équivalent.
Ces échanges seront ensuite effectués sur un marché.
LES ÉCHANGES ENTRE LES AGENTS ÉCONOMIQUES
Ce sont les échanges entre les agents économiques qui permettent à chacun d’obtenir les biens et services qu’ils n’ont pas pu produire en raison de leur spécialisation. Ces échanges ne peuvent avoir lieu que si chacun des agents qui y participent en ressort gagnant : on dit que les échanges doivent être « gagnant-gagnant ».
LA DIVERSITÉ DES ÉCHANGES
Les échanges entre les agents économiques peuvent recouvrir deux formes principales selon l’économie dans laquelle on se situe :
dans une économie de troc, la monnaie est absente, et les biens et services sont échangés contre d’autres biens et services ;
dans une économie monétaire, la monnaie est présente, et les biens et services sont échangés contre elle. Dans une telle économie monétaire, les échanges économiques peuvent être soit marchands, soit non marchands. Au cœur des échanges marchands se retrouve la volonté pour les entreprises de réaliser des bénéfices/profits, alors que ce n’est pas le cas au cœur des échanges non marchands (biens et services publics, services des associations).
LE MARCHÉ COMME LIEU DES ÉCHANGES
Le marché est un lieu où se déroulent des échanges entre des agents économiques. Il existe autant de marchés qu’il existe de biens et services à échanger (exemples : marché de l’automobile, marché des lecteurs de musique, marché des voyages, etc.).
Un marché peut être soit physique, soit virtuel. Il est dit physique lorsque les biens et services échangés sont réels (exemple : l’achat de disques en point de vente) alors qu’il est dit virtuel lorsque les biens et services échangés sont justement virtuels (exemple : les biens numériques).
L’ÉCONOMIE DE MARCHÉ
l’économie de marché découle des échanges rendus nécessaires par une plus grande spécialisation et une plus large division du travail. Chacun produisant une catégorie spécifique de bien doit fatalement échanger avec les autres pour se procurer les biens qu’il ne produit plus et ainsi satisfaire l’ensemble de ses besoins.
L’économie de marché est donc basée sur la spécialisation des agents, la loi de l’offre et de la demande, la libre concurrence et la liberté d’entreprendre.
Les échanges internationaux
Le commerce international est un phénomène ancien, il existait déjà au 19ième siècle, mais c’est dans l’après guerre que celui-ci s’est développé dans l’espoir (ou la croyance) que le développement des liens commerciaux et d’une interdépendance entre les Etats allaient limiter les risques de conflits militaires pour protéger ses intérêts économiques. Puis les années 1980 allaient poser les jalons de la mondialisation actuelle.
On peut donc distinguer trois phases :
L’internationalisation des échanges commerciaux qui se produit dans la seconde moitié du XIX°siècle par une diversification géographique des marchés, l’ouverture et la spécialisation des économies. On produit un bien sur le sol national qu’on vend ensuite à un autre pays, en application directe de la théorie de l’avantage comparatif.
L’internationalisation de la production après la seconde guerre mondiale. Les firmes transnationales s’implantent dans différents pays via des flux d’investissements directs à l’étranger, et mettent en oeuvre des stratégies de délocalisation pour bénéficier de coûts de production réduit, contourner des barrières tarifaires…

La globalisation à partir des années 1980, qui se traduit par des réseaux mondiaux de production caractérisés par un processus de production internationalisé, des réseaux mondiaux de capitaux et d’information à l’instar de la déréglementation financière britannique qui lance la globalisation financière.
LA PROGRESSION DES ÉCHANGES INTERNATIONAUX
La progression du commerce international est ainsi fulgurante : de 1980 à 2017, le volume du commerce mondial a été multiplié par 6,8, tandis que le volume du PIB mondial a été multiplié par 3,5. Les causes sont multiples, avec d’une part la fragmentation du processus de production en un grand nombre de tâches effectuées dans des pays différents permet de tirer le meilleur parti des différences de qualifications, de technologies, de coût salariaux, abondance de matières premières… facilitées par la création de zones de libre échange mais aussi l’arrivée de la Chine en 2001, sans oublier la dématérialisation des échanges, le web 2.0, le développement de firmes mondiales par une plus grande concentration des marchés…
LE CIRCUIT ÉCONOMIQUE
Principe
Le circuit économique est une représentation schématique des échanges de flux entre les différents acteurs économiques. Il permet également de mettre en évidence les conséquences en cascade d’un changement de comportement de l’un ou l’autre des acteurs ou d’une de leurs décisions (hausse des impôts, baisse de la consommation…).
Les différents flux
Un échange est un flux qui circule entre deux acteurs économiques à l’occasion d’une opération économique. On distingue les flux réels, ou physiques, des flux monétaires, ou financiers. Les flux sont souvent la contrepartie d’un autre flux. Un flux monétaire est généralement la contrepartie d’un flux physique, par exemple, dans le cas d’une opération d’achat (bien contre règlement) ou de travail (travail contre salaire) ; mais un flux monétaire peut également être la contrepartie d’un autre flux monétaire, dans le cas d’un emprunt par exemple (crédit contre intérêt).
Ci-dessous un exemple simple d’un échange économique.
Valentin récupère son enfant à l’école en sortant du travail, et achète du pain à une boulangerie cliente du cabinet. Il paie par carte.
A travers cette scène de la vie quotidienne, on identifie de nombreux flux réels (fourniture d’un bien ou d’un service, marchand et non marchand) mais aussi de flux monétaires.

A ceci, on pourrait ajouter les flux de la boulangerie avec sa banque pour le règlement du cabinet, l’encaissement de la vente d’une baguette, la TVA collectée pour l’Etat… Valentin va ensuite consommer de l’énergie pour s’éclairer, cuisiner, il aura recours à un fournisseur internet, il utilisera les réseaux sociaux, autant d’opérations banales qui constituent autant de flux économiques démultipliés par le nombre d’agents économiques.
les fonctions de la monnaie

A propos de la monnaie
La monnaie est formée par l’ensemble des moyens de paiement utilisés pour payer les transactions. La monnaie est d’abord une monnaie-marchandise : des coquillages, du vin, de l’or,….puis, progressivement, la monnaie est exclusivement de la monnaie métallique : au début, des pièces d’or qui ont une valeur intrinsèque équivalente à sa valeur faciale, à savoir ce qui est écrit dessus correspond à sa valeur en or. La monnaie devient de la monnaie fiduciaire, sans aucune valeur intrinsèque dont la valeur ne repose que sur la confiance que les agents économiques ont dans l’institution bancaire. Ainsi les pièces de 1 à deux centimes ont une valeur faciale inférieure à la valeur de la pièce. Aujourd’hui, l’essentiel de la monnaie qui circule est de la monnaie scripturale, c’est-à dire des lignes de compte inscrites sur des comptes en banque.

La fonction d’intermédiaire des échanges
Cela permet à chaque individu de vendre ce qu’il veut pour acheter ce qu’il veut sans avoir besoin de chercher qui veut échanger le produit qu’il a avec celui qu’il veut. La monnaie permet donc d’éviter le troc, qui nécessite une double coïncidence des besoins de chaque agent. Par exemple, vous souhaitez vous procurer un nouveau smartphone, que vous souhaitez troquer contre une PS4. Mais votre vendeur ne veut pas d’une PS4, mais d’un blouson suprême. A vous maintenant de trouver quelqu’un qui souhaite échanger un blouson suprême avec une PS4, pour ensuite échanger le dit blouson avec votre vendeur, à la condition que la couleur et la taille du dit blouson convienne.
La fonction d’unité de compte
La monnaie permet d’établir les prix de chaque bien et de les comparer. Elle permet donc de calculer les prix relatifs de chaque bien, en fonction des autres. A noter cependant que l’unité de compte varie en fonction de la monnaie utilisée. Une unité de monnaie ne donne pas accès à la même quantité de bien en fonction de la monnaie utilisée. Cette différence est souvent exprimée par l’indice du Big Mac.
La fonction de réserve de valeur
La monnaie peut être conservée pour procéder à des achats ultérieurs. Dans ce cas, la monnaie joue le rôle d’instrument d’épargne. Elle remplit une fonction de réserve de valeur pour reporter les transactions dans le temps. Cette fonction repose sur le maintien du pouvoir d’achat de la monnaie et est assurée en cas d’absence d’inflation.