La distinction entreprise privée/entreprise publique
Une entreprise est considérée comme privée si la majorité de son capital social (actions ou parts sociales) est détenu par des personnes privées (personnes physiques ou organisations privées).Ainsi ci-dessous, l’actionnariat de Renault. La majorité des actionnaires sont de droit privé, or le dirigeant de l’entreprise est responsable devant ses actionnaires, qui doivent valider sa stratégie et confirmer ou non le maintien dudit dirigeant à ses fonctions, via la gouvernance de l’entreprise.

A l’inverse une entreprise est considérée comme publique si son actionnaire majoritaire est l’Etat, comme pour des entreprises comme EDF ou la SNCF…

SECTEUR PRIVÉ ET SECTEUR PUBLIC
Les échanges réalisés entre les organisations peuvent se répartir en deux catégories: le secteur privé et le secteur public.
Le secteur privé.
Le secteur privé correspond au secteur d’activité de l’économie où l’État n’intervient pas ou du moins peu. Il s’agit principalement des entreprises privées, même si l’Etat en est actionnaire (exemple : Renault, dont l’Etat détient 15% du capital).

Le secteur public
Le secteur public rassemble les activités économiques et sociales prises en charge par les administrations, les entreprises publiques et les organismes publics de sécurité sociale (caisses nationales).
En conclusion, une entreprise publique partage un but lucratif similaire à celui de l’entreprise privée, mais elles n’interviennent pas sur les mêmes secteurs.
Les finalités de l’entreprise privée
L’entreprise a avant tout une finalité lucrative
La production de biens et de services marchands
D’un point de vue économique, l’entreprise (société non financière) se définit par une fonction économique de production de bien et de services marchands. (Un bien est un produit tangible que l’on peut stocker, un service est un produit intangible et non stockable.)
Le caractère marchand de cette production implique que le prix de vente du bien économique supérieur aux coûts engagés pour sa production, à la différence des services produits par l’Etat (services publics) ou les organisations de la société civile (association, fondation, ONG…), dont les tarifs prestations sont inférieurs aux coûts engagés, dans une logique d’intérêt général.
Ci-dessous, le prix moyen d’un jean importé est de 7,50€ pour un prix de vente de 30 à 35€.

La marge brute ne correspond pas encore au bénéfice/profit, car l’entreprise devra encore assumer les frais de distribution/commercialisation (logistique, point de vente, fonctions administratives et campagnes marketing par exemple).
La réalisation de profits pour assurer sa pérennité
Les profits correspondent aux fonds disponibles pour l’entreprise, une fois qu’elle s’est acquittée de ses charges et qu’elle a rémunéré les parties prenantes : actionnaires, salariés. Les bénéfices générés permettent à la structure d’assurer sa pérennité (sa capacité à maintenir son activité de façon durable), à la fois par sa solvabilité et sa capacité à investir sur un marché concurrentiel. Ces investissements vont assurer son avenir en déterminant par exemple une plus grande capacité de production qui permet de réaliser des économies d’échelles et donc de proposer des produits de meilleurs qualités pour un coût inférieur, ou à l’inverse d’investir en recherche et développement pour proposer de nouveaux produits, plus innovants ou de qualité supérieure.
L’entreprise peut être amenée à rendre des comptes, et ce d’abord envers ses clients.
Chaque bien et/ou service proposé par l’entreprise est échangé sur un marché. Le marché est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande relatives à un produit. C’est le lieu où se déterminent les prix et les quantités échangés. Offreurs et demandeurs viennent échanger des biens et des services en échange de monnaie, or c’est sur le prix versé par l’acheteur que l’entreprise peut assurer le paiement des dépenses qu’elle a engagées.
Les clients d’une entreprise sont également en droit d’exiger une qualité de fabrication, une sécurité d’usage, une durabilité suffisante pour les biens durables ou semi durables. De même, l’activisme social scrute l’activité des entreprises et leur impose une responsabilité bien plus large que la simple production de biens ou de services. Les exemples sont légions, la dénonciation du recours au travail forcé des Ouïgours par un fournisseur de Nike, le sexisme, le racisme (le pull du roi de la jungle pour H&M), l’absence de diversité, le bien être animal à travers les vidéos chocs de l’association L 214, la destruction de ressources naturelles (Nutella et l’huile de palme)… Pour répondre à la demande de ses clients, mais aussi de ses salariés qui sont de plus en plus soucieux de l’impact de leur travail sur la société, une entreprise privée peut développer des objectifs environnementaux et sociaux.
L’entreprise peut se fixer des finalités sociales et écologiques

Une entreprise peut avoir d’autres finalités que la réalisation de profits, même si cette préoccupation reste majeure. Les entreprises s’engagent dans une responsabilité sociale.
En interne, cette mission s’applique à améliorer la qualité des relations au sein de l’entreprise par des actions de promotion et de participation des salariés, le développement de leurs compétences, le respect de normes de santé et de sécurité, l’ égalité des sexes, l’intégration et la protection des jeunes, des personnes souffrant d’un handicap…
Les finalités écologiques
L’entreprise peut décider d’ajouter à sa finalité lucrative la prise en compte les externalités négatives générées par son activité (destruction de ressources, pollution etc). Elle peut ainsi opter pour une stratégie prenant en compte l’utilisation des matières premières, son impact carbone, la réduction de ses consommations de matières premières, d’eau, le respect de la biodiversité ou l’intégration de l’éco conception de ses produits, la proximité géographique de ses fournisseurs etc.
Cette mise en œuvre doit cependant être réelle, animée au sein et par l’organisation, sous peine d’être taxée d’hypocrisie, d’appel au boycott ou d’être accusée de réaliser du greenwashing.
Les investissements à réaliser, tant dans l’acculturation de l’organisation que la modification des processus de production peuvent constituer un frein. Cependant les buts environnementaux et lucratifs peuvent ne pas être opposés, si les finalités environnementales d’une entreprise s’inscrivent dans la politique de l’entreprise. La prise en compte de l’environnement participe à l’anticipation des risques, à l’amélioration de l’efficacité et à l’optimisation des coûts. La flambée des coûts de l’énergie et du transport maritime frappent particulièrement les entreprises qui avaient peu anticipé la réduction de leurs consommations énergétiques et celles dont le processus de production était éclaté au niveau mondial. La définition d’objectifs environnementaux est ainsi un vecteur de pérennisation de l’activité de l’entreprise, sur le moyen et long terme, et participe également à la construction d’une relation saine et équilibrée avec les fournisseurs.
Les finalités sociales
L’entreprise peut aussi avoir une finalité sociale, à travers une politique de ressources humaines responsable. Elle va ainsi favoriser l’égalité professionnelle, la formation continue, la lutte contre la pénibilité des conditions de travail, le dialogue social, l’équilibre vie privée/vie professionnelle, la lutte contre le harcèlement, mais également la promotion de la diversité (ethniques, de genre, LGBTQ+A…) et l’inclusion.
Le travail n’est pas qu’un coup à optimiser. En effet, de mauvaises conditions de travail, des salaires étriqués, contribuent au découragement, des démissions, un turn-over élevé, un taux d’absentéisme trop important, etc. Ces économies à court terme ont un coût financier pour l’entreprise : coûts des réembauchés, de la non-transmission des savoirs, de la perte de clients par manque de suivi, impact sur la qualité de la production etc.
Les différentes caractéristiques des entreprises privées
Au-delà des finalités/objectifs, il existe une grande diversité d’entreprises privées aux caractéristiques propres.
LE SECTEUR D’ACTIVITÉ
Un secteur d’activité économique est le regroupement des entreprises de fabrication, d’industrie, de commerces ou de services qui ont la même activité principale.
Le secteur primaire regroupe l’ensemble des activités dont la finalité consiste en une exploitation des ressources naturelles : agriculture, pêche, forêts, mines, gisements. Toutefois, selon le point de vue, les industries extractives peuvent aussi être classées dans le secteur secondaire.

Le secteur secondaire regroupe l’ensemble des activités consistant en une transformation plus ou moins élaborée des matières premières (industries manufacturières, construction).
Le secteur tertiaire se définit par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire). Il se compose, pour les entreprises privées, du tertiaire principalement marchand : commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication…
Le poids des secteurs dans l’économie française s’est fortement transformé, avec des sociétés tertiarisées, avec la forte chute de l’emploi dans le secteur agricole, et une désindustrialisation du tissu économique français.

Le métier ou activité
Le métier ou l’activité d’une entreprise correspond aux processus mis en œuvre conduisant à la fabrication d’un bien ou à la mise à disposition d’un service. Il est déterminé par les savoir-faire de l’entreprise. Une entreprise peut en posséder plusieurs dans le cadre de son développement.
On peut citer ainsi la construction automobile avec Volkswagen, la logistique pour DHL, l’industrie pharmaceutique pour Pfizer, l’e-commerce pour Amazon mais aussi les solutions logicielles et le stockage de données (Amazon Web Service ou Oracle etc)
La taille
La taille des organisations est déterminée par l’importance de ses ressources humaines d’une part et son volume d’activité. Les deux éléments sont interdépendants: pour qu’une organisation produise davantage de services, elle va nécessiter davantage de ressources et donc de travail.

Pour les entreprises, les critères à retenir sont le nombre de salariés et le chiffre d’affaires. La loi de modernisation de l’économie de 2008 distingue les entreprises par taille sur les critères suivants:
Les ressources mobilisées
Les ressources humaines :
Elles sont évaluées de façon quantitative (nombre de salariés) et qualitative (niveau de formation). Il faut analyser le niveau de qualification, le savoir-faire, la flexibilité, la polyvalence, la motivation, la capacité d’innovation du personnel. Ces différents indicateurs résultent de la politique de gestion des ressources humaines

Les ressources financières :
C’est l’ensemble des sources de financement de l’organisation. que ce soit en termes de capacité d’autofinancement (profits, réserves…), ou de de solvabilité (endettement)
Les ressources matérielles :
Ce sont les capacités de production de l’organisation. Ce sont les locaux, le matériel, les équipements, les installations, les usines, les stocks…. notamment en termes de taille, d’âge, de localisation, d’évolution technique….l
Les ressources technologiques :
Il s’agit des brevets, investissement en recherche-développement, de savoir-faire.
Les autres ressources immatérielles :
On peut parler de l’image de marque, la réputation, la notoriété de l’organisation. L’image constitue une ressource stratégique génératrice d’avantage concurrentiel.
Les modes de financement de l’entreprise privée
L’autofinancement
L’autofinancement est la capacité de l’entreprise à financer ses besoins par elle-même. Cet autofinancement peut provenir des bénéfices non distribués (réserves), mais aussi des associés de l’entreprise qui ont investi, ou de l’augmentation des associés. Ce recours aux associés ne concernent que les sociétés de personnes ou commerciales (SARL, EURL, sociétés civiles etc…)

L’emprunt.
L’emprunt est le fait de contracter une dette à des conditions fixées d’avance (durée, taux d’intérêt, régime fiscal, etc.). Il peut être réalisé auprès d’une banque (dans le cadre d’un crédit), mais aussi sur les marchés financiers par l’émission d’obligations.

Les obligations sont des titres de créance représentant chacune une fraction d’un emprunt dit « obligataire ». Les obligations sont émises pour une durée fixée à l’avance (appelée échéance) et donnent droit à une rémunération fixe et certaine (des intérêts appelés coupons).
L’émission d’actions.
Cette possibilité est offerte aux sociétés financières.(SA…). Les actions sont des titres de propriété représentant chacune une part du capital de la société et permettant d’obtenir une part des bénéfices réalisés par la société (le dividende). Elles confèrent également un droit de vote à l’assemblée générale des actionnaires. Leur valeur dépend de l’offre et de la demande sur les marchés financiers.
Le capital investissement
Le capital investissement ou private equity se définit comme la prise de participations en capital dans des entreprises non cotées dans le but de financer leur démarrage, leur développement ou leur cession/transmission. Les apporteurs de capitaux privés investissent en fonds propres (sans garanties) dans le but de dégager de la plus value lors de la sortie de l’entreprise, lors de la revente de leurs parts.
Le crowdfunding
Le crowdfunding, ou « financement participatif » est né au début des années 2000 avec l’essor d’internet. Il s’agit d’un outil de financement alternatif qui ne passe pas par les circuits et outils traditionnels, notamment bancaires, mais fait appel à des ressources financières auprès des internautes afin de financer un projet, qui peut être de nature très diverse (culturel, artistique, entrepreneurial, etc.).
Cette méthode permet de récolter des fonds auprès d’un large public via des plateformes de financement participatif. Il peut prendre la forme de dons, de prêts rémunérés ou de participations dans l’entreprise. En France, le financement participatif est en développement constant depuis plusieurs années, passant de 167 millions d’euros collectés en 2015 à 401,7 millions d’euros en 2018.