De l'individu à l'acteur sciences de gestion et numérique

LE COMPORTEMENT DE L’INDIVIDU

Chaque individu possède des caractéristiques propres qui influencent la façon dont il se comporte au sein d’une organisation. Le comportement est ainsi une manière d’agir habituelle, de réagir à son environnement et de manière observable par un tiers. Le comportement de l’individu est ainsi influencé par sa personnalité, ses émotions et la perception de son environnement (1), mais il est aussi déterminé par une prédisposition à agir: l’attitude (2).

1/ Les facteurs d’influence du comportement​

A/ La personnalité

La personnalité est composée de l’ensemble des traits distinctifs de chaque individu. La personnalité se  traduit par des façons habituelles et persistantes d’agir, de percevoir son environnement et sa propre personne.

La personnalité se distingue du caractère. Le caractère relève de l’acquis, d’une nature (colérique, affective, enthousiaste ou pessimiste). La personnalité est une notion plus large, qui intègre l’inné (caractère) mais aussi l’acquis. En effet, la personnalité est une construction en interaction avec l’environnement. La personnalité n’est pas figée dans le temps, c’est une notion évolutive.

La personnalité qualifie donc ce qu’est l’individu: la permanence et la continuité de ses modes d’agir/réagir dans des situations diverses mais également  l’originalité et son manière propre à l’individu d’être. On est ce qu’on fait, pas ce que l’on dit être. La personnalité distingue donc un individu d’un autre.

Une typologie simplifiée des types de personnalité permet de décoder l’influence de la personnalité sur le fonctionnement individuel.

Cette typologie ne résume pas une personnalité. Personne n’est à 100% stable et logique. La personnalité est une combinaison propre à chacun de ces items.

La personnalité est donc une manière singulière d’agir. Ce comportement est influencé par une combinaison d’émotions, déterminées par la perception de l’environnement, mais aussi par une prédisposition à agir :l’attitude.

Les facteurs du comportement

Personnalité et identité numérique

La personnalité d’un individu contribue à son identité dans ses interactions et son comportement dans le monde réel. L’individu interagit également sur le web, et façonne malgré lui une identité numérique, qui combine à la fois son identité réelle et son identité virtuelle.

L’identité numérique est essentiellement constituée de données, laissées volontairement ou non par l’individu (profil snap par exemple) et par des tiers. (tag sur une publication avec le nom de la personne, ou publication d’une vidéo/photo qui permet une reconnaissance faciale type Facebook). Cette identité  est en partie constituée par les informations que la personne saisit sur différents réseaux sociaux (informations profil, publications textes, photos, liens, mais aussi ses contacts, des traces laissées sur les sites consultés (avis clients etc). Ces éléments constituent l’e reputation d’un individu. Comme toute réputation, celle-ci peut lui être favorable ou défavorable.

Par ailleurs, Internet est devenu le principal lieu de dépenses de publicités médias, grâce à la collecte des informations par le tracking internet. Le tracking Internet consiste à observer et analyser les comportements d’un utilisateur d’Internet à des fins marketing et commerciales. Il peut s’agir d’observer le comportement d’un visiteur sur un site web ou au sein d’une application mobile, d’observer et analyser les expositions et réactions aux publicités…

Ces données constituent le big data, qui est à la fois un potentiel économique et une reflexion sur le droit à la vie privée. L’union européenne a adopté la législation RGPD, soit le règlement général sur la protection des données dont les objectifs sont entre autres de renforcer les droits des personnes et de responsabiliser les acteurs traitant des données.

La gestion de l’identité numérique: le personnal branding

Au niveau de l’individu, la prise de conscience de l’importance de cette identité numérique a contribué à l’émergence du « personal branding ». Cette pratique qui consiste pour un individu à promouvoir lui même son image et ses compétences par le biais des techniques marketing et publicitaires utilisées habituellement pour promouvoir une marque. L’individu va ainsi mettre en avant ses qualités, assurer la diffusion d’un image et tenter de maîtriser sa propre image et sa e-reputation. Comme techniques utilisées, on peut citer  l’optimisation des titres / fonctions et contenus de profils sur LinkedIn, l’activité et la visibilité sur les médias sociaux.

B/ L’émotion

Le mot « émotion » provient du mot français « émouvoir ». Il vient du latin motio, qui signifie « mouvement ». On distingue six émotions de base : la peur, la joie, le dégoût, la colère, la surprise et la tristesse.

La peur se manifeste face à la perception d’un danger (réel ou non). Les manifestations corporelles sont un raidissement du corps, des tremblements,  une accélération cardiaque, une réduction de l’afflux sanguin qui entraîne une décoloration de la peau (le teint devient livide, blafard d’où les expressions être blanc comme un linge, vert de peur…).

La joie est associée à un événement positif, elle  donne l’impression de faire des progrès raisonnables vers un but qui tient à cœur. Sa traduction physique est un sentiment de bonheur, un sourire, des yeux clairs et une sensation de chaleur corporelle qui induit une coloration de la peau (rosir de plaisir)  etc.

Le dégoût est un sentiment d’aversion face à un élément de l’environnement.  Il se traduit par un éloignement corporel, un nez pincé, la lèvre supérieure qui se dresse, une sensation de nausée.

La colère est provoquée par la perception d’une situation menaçante pour l’individu (dévalorisation, injustice…). En terme de comportement, la colère se manifeste par un raidissement du coprs, un trépignement, les traits se déforment et la température corporelle augmente,  (cf l’expression bouillir de colère), le teint devient rouge (rouge de colère).

La tristesse survient lors de la constatation (réelle ou supposée) d’une perte (d’une  opportunité, d’un objet ou d’un individu). Elle se traduit par un état d’inaction, d’abandon dans lequel l’individu renonce à lutter. Le corps se courbe, se fige, se met en boule. La gorge se noue, les yeux deviennent humides.

L’émotion est une réaction rapide, temporaire, involontaire, liée à un événement particulier. Elle peut se manifester par divers troubles physiologiques ou mentaux plus ou moins visibles (rougeurs, tremblements, oublis, mains moites, chevrotement de la voix…). Les  émotions se manifestent par des expressions faciales, gestuelles, posturales ou vocales qui communiquent aux autres ce que nous ressentons.

L’émotion est à distinguer du sentiment qui est affectif mais sans manifestation physique.

Une émotion est donc une réaction à un stimulus affectif, environnemental ou psychologique. L’émotion ressentie par rapport à une situation est propre à chaque individu, à son passé et son histoire de vie, ses capacités intellectuelles, son état psychologique. Une même situation implique des émotions différentes suivant l’individu concerné, le contexte et l’implication.

L’émotion est donc déterminée par la perception de l’individu de son environnement, et peut se révéler intense.

La maîtrise de soi

L’individu subit ses émotions. Il ne peut les provoquer, mais il peut les contrôler.

La maîtrise de soi est la capacité de réguler ses émotions, ses pensées et son comportement face aux tentations et aux impulsions.

La maîtrise de soi est donc un élément de la compétence de l’individu. La compétence s’analyse à travers trois dimensions:

  • le savoir, c’est-à-dire ses connaissances générales et professionnelles. (diplôme etc)
  • le savoir-faire, c’est-à-dire ses aptitudes professionnelles, qui renvoie à une maîtrise technique, liée à de l’expérience,
  • le savoir-être, c’est-à-dire ses qualités comportementales et relationnelles.

La maîtrise de ses émotions permet de développer des compétences comme la résolution de problèmes, la capacité à travailler en équipe, la prise de parole en public, la gestion du stress, la capacité à s’adapter… La colère ressentie en cas de désaccord avec des membres d’une équipe empêche la réalisation de la tâche, la peur inhibe la parole en public, favorise le stress etc…

La maîtrise de ses émotions est donc nécessaire pour favoriser l’épanouissement de l’individu.

C/ La perception

La perception est un processus de sélection, d’organisation et d’interprétation des informations collectées par les sens (la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût).

​Le processus de perception comporte plusieurs étapes :

  1. la sensation : les sens réagissent aux stimuli (vision, odorat, ouïe, toucher, goût…) et collectent ainsi des informations du monde extérieur,
  2. l’attention : c’est la concentration mentale portée par l’individu sur un objet déterminé ; elle n’est pas automatique. Vous pouvez ressentir une sensation de chaleur sans y attacher de l’importance.
  3. la compréhension : l’information est classée et interprétée par le cerveau ;
  4. la mémorisation : l’information est conservée ou oubliée selon l’importance du stimulus.

La perception est une fonction essentiellement cognitive. Elle consiste à interpréter l’environnement sur la base des informations issues des sens. Ces informations, étant spécifiques de chaque stimulation sensorielle, sont à la fois fragmentaires et structurées : par exemple, nous remarquons simultanément trois points et le triangle qu’ils forment entre eux.

Notre perception est également liée à une identification d’objets. La perception d’un évènement est lié à la personnalité de l’individu, sa culture et génère des émotions.

2/ La prédisposition à agir: l’attitude.

A/ L’attitude

L’attitude est une prédisposition à agir. Elle résulte des influences reçues de son milieu social, son éducation, son expérience personnelle, qui le prédisposent à adopter un comportement particulier ou à porter un jugement.

L’attitude est interne à l’individu. L’attitude résulte de la personnalité et de l’identité, des éléments propres à l’individu, mais aussi d’éléments du milieu dans lequel il vit. Elle s’appuie sur l’expérience personnelle.  L’attitude est acquise par l’individu. Elles se développe et évolue au cours de sa socialisation. Elle est plus ou moins durable et peut changer en fonction du vécu.​

L’attitude établit donc une relation entre un individu et un « objet » (valeur, idée, situation, personne). Cette relation peut varier d’une position « très favorable » à une position « très défavorable », avec toutes les nuances intermédiaires. Elle conditionne les réactions en fonction de ce que l’individu a retenu de positif ou de négatif.

B/ Les composantes de l’attitude

L’attitude se décompose en trois éléments

  • la composante cognitive : elle reflète l’ensemble des idées, des connaissances, des croyances d’un individu à l’égard d’un objet ou d’une idée ;
  • la composante affective : elle permet de déterminer l’appréciation, les sentiments à l’égard de l’objet ;
  • la composante conative (ou comportementale) : elle montre la prédisposition à entreprendre une action.

L’attitude d’un individu traduit son état intérieur et permet à son entourage de s’adapter. C’est elle qui définit le comportement de l’individu.

C/ Le lien entre attitude et comportement

L’attitude est liée au comportement de l’individu. Le comportement est constitué par les actions et réactions d’un individu, observables de l’extérieur, dans une situation donnée. Si l’attitude ne se voit pas et correspond à l’intention d’agir, le comportement se voit et renseigne sur l’attitude. La plupart du temps, il y a cohérence entre attitude et comportement ; le comportement est alors le reflet conforme d’une attitude ; on parle de « consonance ».

Cependant, l’individu peut adopter un comportement contraire à son attitude ; on parle alors de « dissonance ». La dissonance provoque une tension chez l’individu, qui tentera alors de s’y soustraire en modifiant son comportement ou son attitude.

(9 commentaires)

  1. article tré bien écri! Tré compréansible! Je trouve sa super facinant. Cimer à l’auteur pour ce chef d’euvre. Cordialemant.

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