économie la soutenabilité de la croissance

Vers une croissance soutenable?

Le développement économique est l’ensemble des transformations structurelles (démographiques, économiques, sociales, politiques, etc.) qui rendent possibles et accompagnent la croissance économique et l’élévation du niveau de vie.

La croissance économique est une condition du développement, par la création de richesses supplémentaires qui va pouvoir être affectée à l’amélioration des conditions de vie des individus.

Cependant, la croissance économique nécessite l’exploitation de capital, donc de ressources qui seront consommées et par conséquent détruites. Se pose alors la question du caractère renouvelable des ressources consommées, et plus particulièrement des ressources naturelles.

L’enjeu des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables

Les ressources naturelles ne sont pas produites par l’homme, mais celui-ci peut les exploiter (alimentation, énergies, minerais destinés à la fabrication de biens économiques…)

Une ressource naturelle est qualifiée de non renouvelable ou épuisable lorsque sa vitesse de destruction dépasse, largement ou non, sa vitesse de création.

Par exemple, le pétrole résulte de l’accumulation de résidus organiques (restes fossilisés de végétaux aquatiques ou terrestres, de bactéries et d’animaux microscopiques ) pendant des dizaines de millions d’années.

  • A l’inverse, une ressource naturelle est qualifiée de renouvelable lorsque sa production est possible sur un temps court (production animale, végétale…) et au moins aussi vite qu’elle est consommée.

MAIS la consommation peut être supérieure à la production du renouvelable.

Consommations de ressources naturelles et empreinte écologique

L’empreinte écologique ou empreinte environnementale est un indicateur qui comptabilise la pression exercée par les humains envers les ressources naturelles et les « services écologiques » fournis par la nature. 

Elle mesure les surfaces alimentaires productives de terres et d’eau nécessaires pour produire les ressources qu’un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les déchets générés. 

A ce jour, la population mondiale consomme 69% de plus de ressources naturelles que la biomasse terrestre ne peut fournir.  La bascule, où la population actuelle vit à “crédit” est appelée le jour du basculement, jour qui ne cesse d’être de plus en plus précoce.

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/jour-du-depassement-aout-ressources-terre-surconsommation-gaspillage

Cette moyenne cache d’importantes disparités, les USA consommant l’équivalent de 4,4 planètes quand l’empreinte écologique est de 0,5 pour les habitants du Yémen. 

Le partage des ressources est ainsi posé entre les générations actuelles et futures : quel avenir pour les prochaines générations si les ressources naturelles ne sont plus disponibles en quantité suffisante?

Le développement durable : définition et principes

Définition

Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. (ONU)

Le développement durable (DD) repose sur l’équilibre entre trois piliers : 

  • un pilier économique : la création de richesse, qui est évaluée par les règles de comptabilité
  • un pilier social : élimination de la pauvreté sous toutes ses formes (relative et absolue) et dans toutes ses dimensions (monétaire et non monétaire), 
  • un pilier environnemental : lutte contre le réchauffement climatique, favoriser la protection de la biodiversité, la gestion durable de l’utilisation des populations animales et végétales exploitées.

Principes

Le DD repose sur 4 grands principes définis lors du sommet de la Terre de Rio en 1992. Ces quatres principes ont été ensuite repris et complété par l’article 110-1 du code de l’environnement français

Le principe de solidarité 

Ce principe est global. La solidarité  quant au partage de l’ensemble des ressources naturelles de la planète  s’exerce

  • entre les pays et les peuples, 
  • entre les générations actuelles et futures
  • entre les acteurs de la société civile,

Le principe de précaution

Le principe de précaution vise à permettre aux décideurs de prendre des mesures de protection lorsque les preuves scientifiques relatives à un danger pour l’environnement ou la santé humaine sont incertaines et que les enjeux sont importants

Le principe de précaution relève de la gestion du risque  : si une politique ou une mesure présente un risque potentiel pour la population ou l’environnement et qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur la question, cette politique ou cette mesure ne devrait pas être poursuivie en l’état des connaissances actuelles. En cas de nouvelles informations scientifiques, la mesure peut être révisée.

Le principe de responsabilité

Le principe de responsabilité, plus connu sous l’appellation du principe “pollueur-payeur”, pose la responsabilité du pollueur comme seul coupable des faits qui dégradent ou polluent l’environnement.

Le principe de participation

Le développement durable est de la responsabilité de tous. Ainsi, tous les agents économiques, ménages, sociétés financières et non financières, Etats sont engagés pour favoriser la  la réussite de toutes les actions nécessaires au développement durable. (Réglementation, éco gestes, éco conception, mobilités douces etc)

Vers de nouveaux modèles économiques

L’économie circulaire

L’économie circulaire est une approche systémique du système de production. Concrètement, le modèle classique, dit linéaire, est basé sur l’extraction de matières premières, la fabrication, la consommation et la mise aux déchets des biens. Par conséquent, produire plus de biens nécessite plus de matières premières et génère toujours plus de déchets.

L’économie circulaire se veut plus vertueuse. Elle ambitionne ainsi d’être davantage sobre en émission de carbone, en consommation d’énergies et en ressources naturelles peu ou lentement renouvelables.

Elle intègre ainsi plusieurs dimensions : 

  • Un approvisionnement plus durable :  
  • L’écoconception, à travers l’analyse du cycle de vie du produit
  • L’économie de la fonctionnalité (privilégier l’usage plutôt que la détention)
  • La consommation responsable 
  • L’allongement de la durée d’usage des produits (réparation, seconde main, reconditionnement, réemploi…)
  • L’amélioration de la prévention, de la gestion et du recyclage des déchets

L’économie collaborative

L’économie collaborative, également appelée «économie de partage» ou « économie de plate- forme », est un phénomène par lequel les consommateurs partagent sous une forme gratuite ou payante l’usage de biens ou services (C2C). L’appariement entre l’offre de biens ou de services et la demande est souvent réalisée par un intermédiaire, telle une plateforme web (Leboncoin, Vinted, blablacar…). 

L’économie collaborative s’inscrit dans une logique d’économie circulaire en favorisant le partage de biens, la mutualisation de ressources et le réemploi.

L’économie sociale et solidaire

L’économie sociale regroupe principalement trois familles : mutuelles, coopératives, associations auxquelles s’ajoutent les « marges » (comité d’entreprise et d’établissement, caisse d’épargne et de prévoyance, organisations culturelles, etc.).

L’économie solidaire est, quant à elle, une forme émergente de l’économie sociale axée vers les initiatives de développement local, de réinsertion et de lutte contre l’exclusion.

L’économie sociale et l’économie solidaire placent donc l’humain au cœur de leurs préoccupations, que leurs projets soient d’économie marchande ou non-marchande.

l’ESS représente 10 % du PIB et près de 14 % des emplois privés en France. 

Ce secteur compte environ 200 000 entreprises et structures et 2,38 millions de salariés.

A titre d’exemples, on retrouve ainsi 

  • les coopératives telles que les Caisses d’épargne, Chèque-déjeuner, le réseau Biocoop,
  • les mutuelles comme la Maif, Maaf ou Macif
  • les entreprises adaptées et ESAT , qui ont pour mission d’intégrer durablement les travailleurs handicapés dans l’emploi.
  • Les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE)
  • Les fondations, les associations